La montagne n’est pas simplement un sujet, elle est un protagoniste. La fervente passion de Thomas Crauwels pour les sommets des Alpes se distingue avec des clichés en noir et blanc, une  palette de prédilection, une aura de pureté et de sobriété. Des valeurs puissantes, un appel au dépassement de soi, à l’élévation de l’âme et à la fragilité de la montagne. Pour ceux qui cherchent à intégrer ces symboles dans leur vie quotidienne, l’art de Thomas Crauwels est une révélation. Interview.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous consacrer à la photographie des sommets alpins ?

T. Crauwels : Je suis tombé amoureux, tout simplement. C’est en découvrant les Alpes que j’ai eu la révélation de vouloir les photographier et devenir artiste. Avant, j’étais informaticien, virage à 380, cerveau gauche et cerveau droit, j’ai utilisé ma partie créatrice (rires) ; ça fait une quinzaine d’années, je suis toujours autant passionné pour capturer ces moments magiques et éphémères…

Vos œuvres sont principalement en noir et blanc. Un message à transmettre ? 

T. Crauwels : Le principal message à transmettre, c’est le reflet de ma personnalité. Je suis très entier, soit dans les blancs, soit dans les noirs. J’aime bien jouer avec les extrêmes, c’est tout ou rien. Cette ambivalence, c’est un travail de tous les jours sur moi-même d’évoluer sur ce point. A travers mes photos, au fur et à mesure de mon évolution, j’essaie de m’adoucir et d’être plus équilibré, la voie que tout le monde souhaiterait connaître… Les contrastes évoluent dans mes photographies pour trouver plus de douceur et de sérénité. Je souhaite transmettre la grandeur et la puissance de la montagne à travers une palette plus sobre que mes débuts. 

Vous capturez souvent la montagne pendant les tempêtes. Pouvez-vous partager avec nous ce qui vous attire dans ces conditions météorologiques extrêmes et comment elles se reflètent dans votre travail ?

T. Crauwels : Je cherche les instants précieux, de pureté, qui sont extrêmement éphémères. C’est vraiment ça que je veux faire ressortir, ça attise beaucoup mon feu intérieur. Je veux être là au bon moment, au bon endroit. Cet instant ne dure que quelques secondes, juste le temps qu’un nuage bouge. La montagne change de plus en plus  vite. Il y a 50 ans, tout était encore blanc. Aujourd’hui, à cause du réchauffement climatique, les étés sont caniculaires et les hivers de plus en plus secs, tout se transforme.

Y a-t-il des moments marquants ou des aventures mémorables que vous aimeriez partager ?

T. Crauwels : Pour la petite histoire, je viens de Belgique. Je suis arrivé à 25 ans en Suisse, j’ai dû apprendre à skier (rires). J’aime beaucoup aller dans les endroits sauvages en ski de randonnée, dans les vallées un peu perdues là où il y a les sommets reculés. C’est un moyen de locomotion pour moi les skis, pas un sport de glisse. Une fois, je partais pour une photographie du Cervin et l’emplacement de la photo nécessitait 2 jours de randonnée. Le 1er jour, ça allait et le lendemain matin le ciel a changé, tout le monde faisait demi tour mais j’ai continué. Arrivé au sommet, il y avait des brouillards intenses, il neigeait. Nous avons été sauvés par notre montre GPS qui nous avait donné le tracé de l’aller. Il n’y a jamais eu de photo.

Vos œuvres sont décrites comme idéales pour la décoration d’intérieurs luxueux. Pourquoi pensez-vous qu’elles s’intègrent si bien dans cet environnement?

T.Crauwels : Mes œuvres sont en ventes limitées et uniques. Mon travail résonne beaucoup pour des personnes qui ont de magnifiques chalets dans les stations alpines, et ces personnes sont généralement très attachées au sommet qui les entoure et à leur patrimoine environnemental. Mes portraits montrent des émotions particulières dont la grandeur et la beauté, qui ne dure qu’un instant. Ils ne voient jamais les montagnes comme je peux les prendre en photo. Cet écho fait en sorte qu’ils mettent en avant mes œuvres. 

 » L’échec ne rend que plus belle la réussite pour la fois d’après.  » 

Finalement, comment pouvez-vous décrire l’impact que la montagne a sur votre propre vie et votre perception du monde, et comment cela se reflète dans votre art ?

T. Crauwels : C’est une élévation plus que physique, il y a une évolution spirituelle. A chaque fois que l’on descend d’une ascension, on est grandi. L’expérience prime sur le résultat, tout le voyage pour se rendre à destination d’un lieu de photographie, c’est un grand tout. L’échec ne rend que plus belle la réussite pour la fois d’après. 

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