L’exposition « Splendeurs de poche » au musée Cognacq-Jay propose la découverte d’une époque où le luxe se nichait au creux des poches. Tabatières incrustées de pierres précieuses, étuis à parfum ciselés avec élégance, boîtes à mouches ornées de motifs… De petits objets du quotidien qui révèlent l’artisanat et le savoir-faire des maîtres orfèvres du XVIIIe siècle. Placés sous le signe du chic et du minimalisme, ces trésors emmènent les visiteurs dans les plus grandes cours européennes.
Une approche plurielle pour cette nouvelle exposition. Entre histoire de l’art, mode et anthropologie, cette expérience apporte un regard nouveau sur les précieux -petits – objets qui ont constitué le quotidien de l’époque. Le statut social et la créativité des orfèvres de l’époque est ainsi représenté avec les pratiques de sociabilité qui entouraient ces accessoires de luxe. Enrichie d’une sélection minutieuse d’œuvres provenant de collections prestigieuses, l’exposition offre une immersion dans l’histoire d’antan.
Au XVIIIe siècle, souvent qualifiée de siècle des Lumières, l’art et le design ont su prendre place dans le luxe. Les matériaux utilisés pour créer des objets étaient choisis parmi les plus nobles : or, argent, pierres précieuses, cristal et porcelaine. Leur rareté et leur coût élevé renforçaient leur statut d’objet d’une élite sociale, faisant d’eux des symboles de richesse et de pouvoir. Les artisans de l’époque étaient d’ailleurs des maîtres dans leur domaine, utilisant des techniques telles que la gravure, la dorure, l’émaillage et la sculpture sur bois pour embellir ces objets avec des détails minutieux et des motifs exquis.
Le design des objets de luxe était marqué par le raffinement. Inspirées par les styles classiques de l’Antiquité grecque et romaine, ainsi que par les motifs naturels comme les feuilles, les fleurs et les animaux, les formes étaient souvent symétriques et harmonieuses. De plus, ces objets étaient souvent chargés de symboles et d’allégories, transmettant des messages. Par exemple, les motifs floraux pouvaient symboliser la beauté et la fertilité, tandis que les motifs héraldiques représentaient le statut social et les alliances familiales. Malgré un caractère extravagant, ces objets étaient conçus pour être fonctionnels et utiles. Les meubles de luxe, par exemple, offraient à la fois confort et élégance à leurs propriétaires, combinant ainsi praticité et beauté.
Au fil des salles de l’exposition “ Luxe de poche “, les visiteurs pourront justement découvrir les techniques raffinées de fabrication, les matériaux précieux utilisés et les inspirations variées qui ont nourri l’art du luxe à cette époque. Des vidéos de médiation et des dispositifs interactifs enrichissent l’expérience de visite et pourront permettre aux visiteurs de s’évader au cœur de cet âge d’or.
La transition du concept de luxe est très intéressante dans cette exposition » Luxe de poche « . Autrefois, le luxe représentait la qualité des matériaux et la finesse de l’artisanat, se glissant subtilement dans la vie quotidienne de ceux qui pouvaient acquérir les objets. Il se manifestait dans des objets qui, bien que somptueux, étaient aussi fonctionnels et pratiques. Aujourd’hui, le luxe tend à devenir une attitude, un genre, une déclaration de style et de statut social souvent marquée par l’exagération où la visibilité est souvent valorisée. Cette exposition souligne la richesse et la complexité du concept de luxe à travers les âges, reflétant les changements sociaux, culturels et économiques qui ont façonné notre perception de ce qui est précieux et désirable.
