Après avoir pris d’assaut le Pont Neuf de Paris et le Victoria Dockside à Hong Kong, le nouveau roi de la mode a illuminé le berceau même de la maison qu’il représente : la Fondation Louis Vuitton. Aux alentours de 20 heures, ce lundi 16 janvier, Pharrell Williams y a dévoilé sa collection automne-hiver 2024/2025 dans un décor rocheux annonçant clairement le ton du défilé.

Sur un remix de chants traditionnels amérindiens, le premier mannequin est apparu avec une tenue presque neutre, faisant alors douter l’audience sur l’orientation du défilé. Longue veste blanche, surchemise de la même couleur, jean et sac Speedy bleuté… Mais ne vous y trompez pas, certains détails comme la très célèbre cravate de cow-boy « Bolo » et les boutons turquoises ont confirmé nos premières impressions.

Dès les deuxième et troisième silhouettes, plus aucune hésitation : les codes de la garde-robe américaine occidentale imprègneront la troisième collection de Pharrell Williams pour Louis Vuitton. Décryptage.

Le Far West d’après Louis Vuitton

Que ce soit dans sa vie de tous les jours, son quotidien de chanteur ou de directeur artistique, Pharrell Williams a toujours été particulièrement fier de ses racines. Pour cette nouvelle collection, l’artiste originaire de Virginia Beach, dans l’État de Virginie, a souhaité rendre hommage à sa ville natale ainsi qu’à la passion du voyage de Vuitton.

Dans les quelques quatre-vingts silhouettes dévoilées, on a retrouvé un étrange (et délicieux) mélange entre western et workwear. Deux styles diamétralement opposés qui, une fois passés dans les mains de Williams, ressortent dans des associations sophistiquées dont vous vous délecterez l’hiver prochain.

Que vous soyez un homme d’affaires ou tout simplement un amateur de costumes, Louis Vuitton a toute la panoplie nécessaire pour vous. Dans une première approche simple du western, le directeur artistique repense le costume blanc avec un imprimé cordes et nœuds et une cravate simple bordeaux. Dans une plus prononcée, l’habit de travail se recouvre d’une chaleureuse couleur terracotta ainsi que d’une cravate Bolo typique. Pour vraiment affirmer votre style de cow-boy, Pharrell Williams repousse les limites. Au choix, un total look monochrome kaki accessoirisé d’une imposante ceinture vintage à quelques franges ou bien une version plus folle de l’intemporel blanc avec des broderies de cactus et buffles.

Le everyday look, version USA profonde

Pour qu’une collection puisse se vendre, il est dans l’intérêt de chaque maison d’offrir également des pièces plus sobres à porter chaque jour. Alors si vous êtes plus frileux à l’idée de sortir relooké de la tête au pied, pas de panique.

Dans sa collection, l’interprète de Happy vous propose également des pièces adaptables au quotidien. Parmi celles-ci, on pense instantanément au bomber brodé d’un motif floral en paillettes, le jean Chap discret, la veste aviateur aux épaules travaillées ou encore la veste Teddy dans son coloris camel.

Le damier et le pixel, de retour sur la scène

Lors de son dernier défilé au sein de la capitale de la mode, Pharrell Williams avait repeint bon nombre de modèles de deux motifs : tout d’abord le damier, héritage de Louis Vuitton, ainsi qu’une version plus moderne sous forme de pixels. Dans ce nouvel essai, il en agrémente toujours autant.

Sous le chapiteau de la Fondation, on les a très facilement reconnus sur des costumes, vestes, pantalons, sacs et malles. Les damiers s’adonnent aux clous et au denim pendant que les pixels se teintent de brun, d’orange et de vert.

Des accessoires à n’en plus finir

Chez Vuitton, c’est une règle établie : il ne pourrait y avoir de défilé sans nouveaux sacs et malles par milliers. Pour cette nouvelle édition, les pièces de prêt-à-porter ont impressionné au même titre que le travail de maroquinerie et d’accessoirisation.

Pour coller, à merveilles à cette image de western, l’accent a été tout particulièrement mis sur les éléments ajoutés. La turquoise flamboyante, symbole d’union entre le ciel et la terre, recouvre les boutons de chemise, les cravates Bolo, bracelets, bagues et ceintures. De même pour le chapeau à bord large et sa calotte haute qui a, lui aussi, inondé les looks. Qu’il soit blanc, noir ou brun, qu’importe. Le plus important est bel et bien qu’il protège son détenteur des aléas climatiques !

Coté sacs, l’indétrônable malletier a ajouté à chacun de ses mannequins tantôt des rééditions, tantôt des nouveaux formats et modèles. Ceux qui feront le plus parler d’eux seront, sans nul doute, le Speedy 40 en peau de vache, le Steamer en cuir dans sa version XXL 65cm, le nouveau Sac LV Saumur à clous noirs ou encore le Keepall 50 Monogramme tribu de roche.

En ce qui concerne les malles, les LV lovers auront été amplement servis : de l’immense contenant en or, jusqu’aux sélections de malles en pixels, peau de vache ou encore damier rouge et noir.

Une scénographie à la hauteur de son talent

Pour revenir plus en détail sur les petites choses qui font d’un défilé un moment mémorable, il nous fallait parler plus amplement de la scénographie et des choix musicaux.

Pour l’occasion, la Fondation Louis Vuitton qui recevait l’événement a mis en place une sorte de chapiteau pouvant accueillir à la fois le catwalk et les nombreux invités internationaux. Sur les murs étaient disposés des écrans géants afin de faire voyager les spectateurs de l’autre côté de l’Atlantique.

Comme pour compléter cette ambiance des plus américaines, Pharrell Williams a opté pour des musiques de son propre registre. Le début du défilé s’est fait sur les douces notes des Native Voices of Resistance entrecoupées de morceaux plus actuels du chanteur. D’une silhouette à une autre, il en a également profité pour dévoiler son nouveau titre Good People en collaboration avec Mumford & Sons.