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Le secret des street artistes les plus « bankables »

Le secret des street artistes les plus « bankables »

Le terme « bankable » vient du cinéma, désignant les artistes à avoir au générique et permettant d’avoir un bon retour sur investissement. Un terme qui illustre le glissement des années 90 vers des comportements financiarisés où l’art devient une valeur refuge comme l’or ou la pierre.

 On n’achète pas un tableau de Banksy mais un Banksy. « Et ça représente quoi ? Un million » disait déjà Picasso. Picasso, l’un des premiers artistes à être ultra bankable de son vivant. Mais quel est le secret des street artistes les plus bankables, de ceux  qui sont dans le « net plus ultra » des classements tels Kaws, Banksy, Invader ?

Code numéro 1 : « Au commencement était le verbe » (Évangile selon saint Jean). Au commencement, il faut faire parler, être médiatisé, le plus possible. Les artistes bankables ont tous réussi à avoir des couvertures médiatiques très larges et transnationales. Le premier secret est de pouvoir être admiré ou « liké » aussi bien aux États Unis, en Asie ou ailleurs. Construction d’une image universelle, médiatisation internationale… mobilité. Invader envahit les villes partout dans le monde, s’illustre sous la mer ou dans une station spatiale internationale ; Banksy disperse ses pochoirs, attendus comme toute nouvelle version de l’iPhone, dans le monde entier ; Kaws vulgarise son « compagnon » d’un bout à l’autre du globe. Ils suivent, même s’ils s’en dé- fendent, les codes de la consomma- tion de masse. Ce sont les prêcheurs d’une civilisation globale. Comme le dit Benjamin Olivennes : « La marchandise s’est faite spectacle et le spectacle est devenu une marchandise. » « Multiplier les petits pains » comme les miracles réalisés par Jésus de Nazareth. À défaut de pouvoir acheter une véritable œuvre , on peut acheter… un tee-shirt.

Code numéro 2 : Ils ont une identité propre et basent leur travail sur la ré- pétition, ce qui les rend identifiables au premier coup d’œil. Ils s’affranchissent du goût national. En principe, dans les ventes aux enchères, les œuvres d’art sont souvent différentes d’un pays à l’autre et répondent à un goût national bien établi. Ce qui se vend au Japon ne se vend pas forcément en Hollande et ne se vend pas forcément en France. Sauf à avoir réussi à dépasser les particularismes locaux. Les street artistes, nomades, créent une sorte de goût universel qui s’élève au-dessus des cultures nationales dans un monde globalisé. Les réflexes de la mondialisation
servent la propagation d’une culture universelle, d’une dénonciation universelle, d’une indignation universelle, d’un like universel. Partout on retrouve les mêmes marques de vêtements, partout on va retrouver les mêmes oeuvres, la mondialisation impose les mêmes références, y compris dans l’art.

Code numéro 3 : …

 

Vous pourrez lire la suite dans le magazine Oniriq.

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