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« L’industrie de la mode doit se repenser » : Sofia Crociani se confie sur la dernière collection haute couture d’Aelis

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« L’industrie de la mode doit se repenser » : Sofia Crociani se confie sur la dernière collection haute couture d’Aelis

Quand la grâce et l’élégance accompagnent la création éco-éthique d’Aelis.

La Colonne de Juillet dressée devant l’entrée, un grand bâtiment en verre s’élève majestueusement devant les invités : nous sommes à l’Opéra Bastille. Pour le printemps-été 2024, la maison Aelis poursuit son partenariat écologique avec le célèbre théâtre parisien. La créatrice toscane Sofia Crociani avance avec la volonté de présenter des créations uniques et éco-responsables. Sans décor et à la lumière du jour, le foyer panoramique de l’Opéra accueille la collection « Lyrica ». Sensible à l’art dans le respect de l’environnement, Sofia s’est entretenue avec OniriQ Magazine.

Comment décririez-vous Aelis Couture en trois mots ? 

Sofia Crociani : « Art to wear couture », l’art de porter la couture.

Quelle est l’inspiration principale derrière cette nouvelle collection ? 

S.C : La nouvelle collection rend hommage au ballet classique et dialogue avec des pièces qui nous arrivent de l’Opéra de Paris. Ces pièces d’archives et ces costumes ont servi pour des opéras et des ballets. On les a réutilisés et on a fait de l’upcycling en ajoutant les touches de Aelis Couture. On a voulu faire dans la légèreté, donc la crinoline est accompagnée de mousseline de soie organique. On a donc un dialogue entre la construction de vêtements du passé et du présent qui libère les corps des femmes.

Vous œuvrez pour le respect de la nature et vous souhaitez redonner une âme aux vêtements lors de votre processus de création. Pensez-vous que c’est une chose qui manque à l’industrie de la mode ? 

S.C : Absolument ! L’industrie de la mode doit se repenser et c’est pour cela que j’essaye, à travers Aelis, d’amener une touche artistique et d’entraver le processus lié au consumérisme que l’on retrouve dans la mode actuellement. J’aimerais que les gens perçoivent le vêtement comme une œuvre d’art, liée à la qualité. Dans le futur, j’aimerais qu’on perçoive la mode différemment et qu’on réfléchisse à la façon dont on consomme. Aujourd’hui, on ne peut plus se permettre de consommer n’importe comment et à l’infini. L’upcycling est très important, tout comme le fait d’avoir la conscience du vêtement et de sa beauté, qu’on puisse transmettre par la suite. On doit tous apporter une contribution et j’ai fondé Aelis pour ça.

Comment choisissez-vous vos tissus recyclés ?  

S.C : Pour choisir nos tissus, on se rapproche des fournisseurs qui ont une conscience écologique et dont le matériel est bio-sourcé. Parmi les tissus, on retrouve de la mousseline bio et des tissus éco-responsables, c’est-à-dire qu’ils sont bio-sourcés et possèdent les étiquettes qui permettent de tracer leurs trajets et de définir s’ils sont polluants. Pour cette collection, on dialogue avec des pièces qui viennent de l’Opéra de Paris, et on se sert des tissus qui ont déjà servi.

Quels sont ceux que vous avez souhaitez réutiliser pour cette collection et pourquoi ? 

S.C : On a souhaité réutiliser plusieurs mousselines qui nous accompagnent déjà depuis plusieurs collections. Les dentelles sont aussi très anciennes et nous viennent de la fin du 18e siècle.

On voit beaucoup de tulle, de dentelle et de chaînes dans la collection. Qu’est-ce que ça représente pour vous ?

S.C : Le fait de travailler avec des tissus aussi anciens me permet de me rapprocher d’une forme d’art. Ce sont des trésors du passé qui révèlent un savoir-faire unique. J’aime mettre l’accent dessus.

On peut aussi remarquer que les mannequins défilent pieds nus. Pourquoi avoir fait ce choix ?

S.C : Nous défilons pieds nus depuis un moment déjà, et ça s’est fait naturellement. Récemment, avec le Covid-19, j’ai pu collaborer avec des danseurs et différents types de personnes et j’ai pu comprendre l’importance de pouvoir être pieds nus. On a voulu laisser le choix au mannequin de porter des talons. Certaines étaient coincées dans leurs chaussures et le fait de ne plus en porter les a libérées. Pour moi, c’était intéressant de voir plutôt la grâce de ces créatures porter le vêtement sans être limitées par quelque chose qu’elles n’aiment pas. D’autre part, il est assez compliqué d’avoir des chaussures vraiment écologiques. Nous avons étudié toutes les étapes de leur création nécessaires et nous n’avons pas encore trouvé des personnes capables de nous apporter ce savoir-faire. 

Après ce défilé, qu’est-ce que l’on peut attendre pour la suite ? 

S.C : Je vais laisser le futur me guider, mais je pense probablement partir sur quelque chose de futuriste pour la prochaine collection !

 

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