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Philippe Starck et les mystères de Paris

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Philippe Starck et les mystères de Paris

DANS SA JEUNESSE, PHILIPPE STARCK, FUYANT L’ÉCOLE, SE CACHAIT DANS LES PARCS ET SOUS LES PORTES COCHÈRES DE LA CAPITALE. AU MUSÉE CARNAVALET, AVEC L’EXPOSITION PARIS EST PATAPHYSIQUE, PHILIPPE STARCK A EXPLORÉ DEUX SORTES DE MYSTÈRES : CEUX QUE PARIS RECÈLE ET CEUX QUE LUI, INTENTIONNELLEMENT OU NON, A CACHÉS DANS SES RÉALISATIONS PARISIENNES. UNE BALADE POÉTIQUE. ENTRETIEN.

Que représente Paris à vos yeux ? 

Philippe Starck : En réalité, je n’ai que partiellement habité dans une ville. D’ailleurs, aujourd’hui, je vis la plupart du temps dans le Sud-Ouest, près des vagues et des dunes. Lorsque l’on m’a demandé de faire une exposition sur Paris et moi, je ne me suis pas senti légitime. La seule vraie raison qui m’anime quand je crée une exposition est de rompre avec l’ennui en parlant d’autre chose. Raconter cette ville ne consistait pas à parler de moi mais plutôt à retranscrire le regard que je porte sur cette ville : quand je la vois, je m’écarte de la réalité parce que le réel est structurellement un peu ennuyeux. J’ai donc appliqué mon esprit pataphysicien à Paris. 

Vous êtes régent du collège de ‘Pataphysique. Comment définissez-vous cette science ? 

P.S. : Contrairement à la physique qui nous explique que tout est constitué de petits atomes, neutrons et protons qui bougent dans tous les sens, et qui nous fait prendre conscience que rien n’existe réellement puisqu’un simple changement de courant électrique peut modifier toutes les formes et les fonctions, la ’Pataphysique partage le goût de la beauté et de l’impossible réalisé. Cette science est à l’image de la vie, permettant de prendre avec légèreté les choses graves et avec gravité les choses légères. La ’Pataphysique est dans tout, même – voire surtout – dans Paris. 

N’est-ce pas aussi votre vision qui puise sans cesse dans l’imaginaire ? 

P.S. : Quand je vois Paris, je vois des choses que les autres ne voient pas, comme les autres voient des choses que je ne vois pas. J’ai imaginé cette exposition comme un ticket d’entrée pour la poésie, la mise à distance, la mise en perspective, la rébellion, la subversion autour d’une ville que l’on a l’impression de connaître depuis toujours et qui, pourtant, va révéler de nouveaux aspects. Il y a la poésie du réel mais aussi toute la fantaisie que la ville recèle, et quand ces deux données se mélangent, cela devient passionnant : on se désennuie ! C’est tout l’intérêt du surréalisme.

La scénographie qui nous plonge dans le noir utilise la lumière comme fil directeur. Pourquoi ce procédé ? 

P.S. : Au Moyen Âge, les pauvres n’avaient pas de lumière et vivaient dans l’ombre, presque invisibles alors que les nobles portaient des vêtements chatoyants, satinés, soyeux… L’exposition raconte à quel point ce qui n’est pas vu n’existe pas. De Paris, j’ai voulu révéler ses mystères, ses zones grises, les endroits où on se demande si ce que l’on y voit existe et que l’on ne comprend pas. La beauté et la poésie de Paris s’expriment à l’ombre, dans ces entre-deux qui n’ont pas été dessinés et dont une partie se révèle, s’imagine ici. 

Nous découvrons de nouvelles facettes de ces monuments à travers l’anecdote également…

P.S.  : Si vous regardez cette colonne de la place de la Concorde, avec sa base en pierre carrée surmontée d’un chapeau triangulaire que l’on présente comme l’obélisque égyptien rapporté par Napoléon, vous pouvez voir autre chose : un prototype de fusée avec le dessin des ailes et de sa catapulte dans le catalogue de l’exposition. Pendant sa…

Interview complète à retrouver dans le n°5 d’OniriQ

Crédit photo de Une : Gautier Deblonde

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