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Et la lumière fut, avec Bruno Dufourmantelle

BRUNO DUFOURMANTELLE

Et la lumière fut, avec Bruno Dufourmantelle

DEPUIS TRENTE ANS, COUCHE APRÈS COUCHE, GESTE APRÈS GESTE, BRUNO DUFOURMANTELLE, PEINTRE DE LA MATIÈRE JUSQU’AU-BOUTISTE, NOUS EMMÈNE DANS DES CONTRÉES OÙ L’INDICIBLE PREND FORME. L’ARTISTE CONTEMPORAIN A RÉCEMMENT FAIT L’OBJET D’UNE MONOGRAPHIE* ÉDITÉE PAR SA GALERIE AMÉLIE MAISON D’ART. VISITE DANS SON ATELIER À QUELQUES ENCABLURES DU THÉÂTRE DE L’ODÉON.

Il y a une particularité dans vos toiles : vous partez toujours d’un fond noir…

Bruno Dufourmantelle : C’est vrai pour presque tous mes tableaux : je peins une base très sombre à partir de laquelle je vais faire surgir la lumière. C’est essentiel parce que cela ne donnera pas le même résultat si on part du noir ou du blanc. Même mes tableaux les plus clairs ont été peints sur des fonds noirs.

À la manière d’un archéologue, vous faites surgir la lumière qui était enfouie ?

B.D. : Oui, c’est vrai que l’idée de l’empreinte est très présente dans ma peinture. Je commence par chercher une trace : où est-elle ? Quelle est-elle ? Jusqu’au moment où tout se met en place. Il n’y a pas de préparation en amont d’un tableau ou même d’un dessin : je ne sais jamais où je vais au départ. D’ailleurs, le seul tableau que j’ai fait en le préparant à l’avance est loin d’être le meilleur ! La peinture, pour moi, est un cheminement, mais également une façon de vivre.

En quoi peindre est-il une façon de vivre ?

B.D. : Parce que la peinture m’impose de vivre seul, en face d’une toile avec des espaces vides à remplir. Il faut voir ces vides, accepter de les avoir devant soi, mais aussi de les remplir, avec tous ces moments où l’on plonge dans une incertitude absolue. Le peintre doit avoir cette patience d’attendre que quelque chose, à un moment ou un autre, émerge. D’ailleurs, si je ne suis pas surpris par ce qui apparaît dans ma peinture, cela ne m’intéresse pas. Je ne cherche pas à démontrer quelque chose, comme dans l’art conceptuel par exemple.

Nicolas de Staël disait qu’il n’avait pas d’autres pays que la peinture. Quel genre d’endroit habitez-vous ?

B.D. : Je pense que j’habite la nature. Tout ce que j’essaye de faire en peinture est lié à l’espace et la lumière. Au fond, j’aimerais bien avoir un lieu, mais je ne l’ai pas trouvé ou plutôt rencontré, même s’il y a beaucoup d’endroits que j’adore.

De quoi le plasticien se nourrit-il ?

B.D. : Dans mon travail, je suis dans un rapport de questionnement au monde. Cela se passe à travers mes toiles et mes dessins où toutes ces questions circulent. C’est la raison d’être de mon travail, mais je me nourris aussi, comme vous dites, de l’écoute. Notre capacité d’écoute est essentielle pour comprendre le monde.

L’essayiste Jaime Semprun a écrit : « La musique nous transporte. La peinture, nous ramène chez-nous, à notre soi. »

B.D. : Je crois que la musique est dans l’immédiateté, alors que la peinture est peut-être plus de l’ordre du cheminement. Lorsque vous regardez la peinture, vous n’êtes plus dans le temps présent car déjà ailleurs. La part que prend la musique dans mon travail est importante, mais ce n’est pas un moteur pour travailler. J’ai parfois besoin de silence. C’est très variable mais aujourd’hui, je travaille en écoutant les morceaux que ma fille [la chanteuse Clara Ysé] m’envoie pour me les faire découvrir.

Si l’on parcourt vos tableaux depuis trente ans, on voit que votre geste est devenu plus épuré et abstrait. Quelle est votre évolution ?

B.D. : L’ensemble des tableaux est devenu une œuvre elle-…

Interview complète à lire dans le n°6 d’OniriQ Magazine

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