Ce n’était pas l’été quand je suis parti de Paris en mars dernier pour rejoindre Strasbourg et assister à la présentation du Guide Michelin en Alsace. Pour parcourir cette route des vins alsacienne, on vous recommande plutôt la plus belle des saisons : le début de l’automne et, mieux encore, juste après les vendanges. Pour autant, si la température extérieure était faible, le soleil était bien présent tout au long de ce périple.

De là à rouler en cabriolet, certains auraient trouvé cela exagéré, tout en méconnaissant les divers avantages « hivernaux » de cette beauté printanière d’un beau vert pimpant (Apple Green) : des sièges massants et bien entendu chauffants, tout comme le volant. Cette version « Azure » de la célébrissime Continental GT (Grand Tourer), ici en GTC (C pour cabriolet), est une pure merveille de technologie, de confort et de luxe. Imposante, avec ses 4,85 m, remarquable avec ses magnifiques roues en métal poli de 22 pouces à cinq rayons ouverts et ses énormes sorties d’échappement, elle se conduit avec une facilité déconcertante malgré son poids (2 335 kilos) et ses dimensions. Sacrément dotée sur le plan de la motorisation, avec un 4 litres biturbo de 542 ch (770 Nm) qui assure des performances dignes d’une supercar (0 à 100 en 4 s, 318 km/h), elle se révèle relativement économique avec une consommation annoncée par le constructeur de 12,5 litres au 100 kilomètres. Pour ma part, j’ai parcouru 1 400 kilomètres avec une moyenne de 14,2 l.

Pour avoir visité l’usine de Crew en Angleterre où est assemblée cette voiture, j’ai pu juger sur pièce de la qualité de cette fabrication « tout à la main » avec des postes clés qui font la différence, notamment dans le choix des peaux de cuir « exemptes de piqûres d’insectes », des bois, des placages, de l’aluminium guilloché brillant sur la planche de bord, dans l’assemblage des pièces avec une rigueur toute allemande (Bentley fait partie du groupe Audi/Volkswagen) et un raffinement britannique, tea time compris…

Il n’y a pas que ce vert distinctif dans les différents coloris proposés par Bentley. On pourra opter pour le bleu Oceanica, le Blue Skies, le Bright Days (ciel bleu des beaux jours : un ciel très british toutefois), Alter Ego, une sorte de violet (Tanzanit), ou encore Crimson Rose (couleur « balle de cricket ») du plus bel effet. Il est clair que les peaux, les cuirs, les pièces métalliques alors choisies seront en harmonie. Cette GTC Azure V8 telle quelle coûte 299 394 €, somme à laquelle il convient de rajouter la fameuse taxe carbone portée à 50 000 € depuis le 1er janvier (Oups !).

Une soif de découvertes

L’Alsace est le berceau de 7 cépages et de 51 grands crus. Pas difficiles à trouver : ils ponctuent le parcours dans un défilé de vignes parfaitement entretenues. Le muscat d’Alsace à l’apéritif, le riesling et le crémant d’Alsace sur les viandes blanches, les volailles, le poisson, le sylvaner sur les viandes fumées et salées, le pinot noir rouge sur les viandes rouges et grillées, le même en rosé, moins connu, sur les grillades, le pinot gris sur le foie gras, autre spécialité régionale renommée, le pinot blanc sur les légumes, le gewurztraminer sur le fromage, un munster bien sûr, et pour finir en beauté, un « vendanges tardives » avec le dessert. Il y a de très nombreux domaines en Alsace ; nous avons choisi d’en visiter quelques-uns liés à l’association DiVINes qui rassemble 60 femmes de la vigne et du vin. C’est ainsi que nous sommes allés chez Céline Stentz (domaine Stentz-Buecher à Weolsheim) le temps de déguster (avec modération) un AOC grand cru steingrubler.

Dans la foulée, c’est une autre Céline qui nous accueillait dans le domaine familial qu’elle a repris il y a tout juste dix ans après une carrière dans la communication et le conseil en management, se convertissant à l’agriculture biologique (domaine Céline Metz à Blienschwiller). Nous savourons un AOC crémant d’Alsace brut nature, parfait pour l’apéritif par exemple, avant de rejoindre Mélanie Pfister à Dahlenheim qui présentait son pinot noir Hüt 2020 (AOC alsace), parcelle issue du lieu-dit Huette (« la cabane »), qu’on prononce « hüt » en alsacien. Un beau et bon vin de gastronomie, parfait reflet du savoir-faire acquis par Mélanie au domaine Méo Camuzet (Vosne-Romanée) qui a changé le style des pinots de son domaine.

Vous avez la voiture, les vignes, les vins, on peut alors faire un peu de tourisme « instructif ». Il est bien entendu impossible de ne pas se rendre à Orschwiller pour visiter le splendide château du Haut-Koenigsbourg construit au XIIe siècle, remanié profondément au XVe et rénové en permanence avec le respect qui sied à ce monument exceptionnel. Plus modeste mais aussi intéressant, le musée consacré à Frédéric Auguste Bartholdi, le créateur de la Statue de la Liberté, dans sa maison natale à Colmar. On n’a pas le souvenir que Louis de Funès ait conduit une Bentley. La 2CV du Corniaud, la DS d’Hibernatus et de Rabbi Jacob, la Méhari des Gendarmes… on en rit encore. Elles sont en bonne place au musée national de l’Automobile à Mulhouse – la fameuse Collection Schlumpf, qui consacre à l’acteur une exposition, Louis de Funès, la route du succès, jusqu’au 5 novembre. Les merveilleuses Bentley du passé y sont en bonne place. La sublime GTC Azure y sera un jour !

Article paru dans le n°4 d’OniriQ

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