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Le temps de l’excellence

audemars piguet

Le temps de l’excellence

LA HAUTE HORLOGERIE EST SYNONYME D’ULTIME PERFECTION. LES PLUS BELLES MONTRES NÉCESSITENT DES CENTAINES D’HEURES DE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT AINSI QU’UNE INFINIE PATIENCE POUR LEUR FABRICATION. TOUT SE JOUE AU-DELÀ DES DÉTAILS, DANS LE TEMPS LONG DE LA PASSION.

Combien de temps nécessite la confection d’un Kelly chez Hermès ? Combien d’heures sont-elles dévolues à la création d’une malle sur mesure chez Louis Vuitton, d’un bracelet Love chez Cartier ou d’une paire d’escarpins chez Christian Louboutin ? Le temps qu’il faut, et c’est très bien ainsi. L’excellence a un prix, mais aussi un temps, le sien. En haute horlogerie, il en faut encore plus pour tout. Un exemple parmi tant d’autres : la montre Royal Oak d’Audemars Piguet. Née en 1972, elle a fêté ses 50 ans en 2022 dans un grand feu d’artifice de nouveautés. Les designers et ingénieurs de la manufacture du Brassus, ce petit village suisse de la vallée de Joux où est installée la marque depuis 1875, ont travaillé d’arrache-pied pour être au rendez-vous. Il leur a ainsi fallu plus de deux ans pour faire évoluer la nouvelle boîte de leur icône. Deux fois 365 jours d’étapes successives – de l’idée première au croquis papier, de la conception assistée par ordinateur aux prototypes en cire – jusqu’au produit fini. Le but ? Optimiser l’ergonomie de la montre et rendre son porter encore plus agréable. Ainsi, la carrure a été redessinée. Sur les nouveaux modèles du 50e anniversaire, cette évolution a mis en valeur les finitions de la collection Royal Oak. En haute horlogerie, le temps nécessaire à la perfection ne se calcule pas, il s’impose de lui-même.

Chaque métier est poussé à l’extrême

Chez Rolex, maison des secrets bien gardés, il faut compter environ sept années pour la gestation d’un nouveau modèle. Pas moins ! Design du boîtier, ergonomie du bracelet, optimisation du mouvement si besoin… la manufacture genevoise se réserve le droit de faire ou de ne pas faire. À chaque étape de la conception, les têtes pensantes de la fondation Hans Wilsdorf, qui chapeaute Rolex, font la pluie et le beau temps. Et peu importe le temps passé ! Si un élément ne convient pas, s’il ne colle pas à l’ADN de la marque, le projet rejoint le cimetière des prototypes. C’est rare, mais ça peut arriver. Chaque année, les nouveautés Rolex présentées au printemps rythment le tempo horloger. Chaque détail, même infime, est analysé, comme la lunete cannelée de la nouvelle Rolex Day-Date en platine confectionnée, c’est une première pour la marque à la couronne, dans le même matériau que celui de la boîte : du platine 950. Car le détail fait sens. Autre exemple : Vacheron Constantin, l’une des plus respectables manufactures du sérail, la plus vieille du monde puisque sa fabrication de montres ne s’est jamais interrompue depuis sa fondation en 1755. Là-bas, le temps n’est pas le vôtre. Il ne s’est pas arrêté mais il passe différemment. Pour la création d’une pièce sur mesure des Cabinotiers, le département bespoke de la marque, il faut parfois plusieurs années pour qu’une pièce exceptionnelle naisse. « Les artisans travaillent main dans la main avec les designers, détaille-t-on chez Vacheron Constantin. Chaque métier est poussé à l’extrême. Nous passons plus de 300 heures de travail sur la plupart de nos réalisations. » Dans le monde de la haute horlogerie comme dans celui de la mode, il faut parfois séparer le bon grain de l’ivraie. Cete accoutumance à la perfection se retrouve aussi chez Richard Mille qui a récemment défrayé la chronique avec la montre RM UP-01 Ferrari qui mesure 1,75 mm (imaginez deux cartes de crédit empilées) d’épaisseur ! Record du monde battu de 0,05 mm face à la Bulgari Octo Finissimo Ultra. Officiellement, le calibre RM UP-01 a demandé deux années et demie de développement au bureau technique de la marque et son sous-traitant favori, APRP, Audemars Piguet Renaud & Papi. Ce motoriste développe tous les mouvements à complication de Richard Mille dont elle porte le nom et récemment rebaptisée APLL, Audemars Piguet Le Locle. Cette sagesse existe aussi chez François-Paul Journe, Philippe Dufour, De Bethune ou Urwerk. Des marques indépendantes. Chez Cartier aussi, bien sûr, les pièces les plus complexes de la maison nécessitent des trésors de talent. Ainsi, le glypticien maison qui sculpte les pierres dures des montres exceptionnelles peut passer plus d’un an à ciseler une panthère en onyx ou en bois pétrifié. Tempo similaire chez Patek Philippe, Jaeger LeCoultre, Chanel, Louis Vuitton, Hermès, Jacob & Co…

Article complet paru dans le n°2 d’OniriQ, par Paul Miquel

Crédit photo de Une : Audemars Piguet

<<< À lire également : Le sens des aiguilles d’une montre  >>>

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