« Kaleidos », du grec kalos (beau) et eidos (forme), évoque un univers en pleine mutation, à l’image du parcours proposé aux visiteurs. Conçue comme une odyssée sensorielle, l’exposition arpente une visite totale autour de bijoux, archives, installations immersives et art contemporain. Jamais la maison Bvlgari n’avait déployé au Japon un tel éventail de créations avec plus 350 pièces issues de la collection Héritage, de collections privées et de commandes exceptionnelles, réunies sous le haut patronage de l’ambassade d’Italie. Cet ancrage diplomatique confirme une dimension culturelle du projet, choix assumé par la maison.

Un dialogue entre art et joaillerie
La couleur n’est pas qu’une affaire de pierres précieuses mais tout autant un médium, un langage qui relie les disciplines. C’est ainsi que Bvlgari a choisi d’inviter trois artistes contemporaines à enrichir l’expérience : Lara Favaretto, Mariko Mori et Akiko Nakayama. Leurs installations créent un contrepoint poétique et sensible aux bijoux exposés.

Une fusion qui porte à se concentrer sur la manière et comment la couleur façonne nos émotions. Qu’il s’agisse de pierres serties d’or ou de flux éphémères d’eau et de lumière, l’exposition se déroule comme un fil entre le savoir-faire séculaire et les expérimentations contemporaines.
Italie et Japon : une histoire de résonances
La scénographie, confiée aux architectes japonais de SANAA et au studio italien Formafantasma, apporte une note culturelle entre Rome et Tokyo. Inspirée des mosaïques antiques de Caracalla autant que de la feuille de ginkgo, elle mêle formes courbes, transparences et jeux chromatiques afin de guide son visiteur dans un parcours sensoriel.
À travers trois chapitres (la science des couleurs, leur symbolisme, puis leur relation à la lumière), l’exposition déploie une « révolution chromatique ». Par là, un bracelet de citrine évoquant les couchers de soleil romains des années 1940. Là, le fameux collier Seven Wonders (1961), porté par Monica Vitti et Gina Lollobrigida, revenu à Tokyo après dix ans d’absence. L’itinéraire culmine dans un ensemble de sautoirs polychromes de 1969.

Deux pièces inaugurales résument cette rencontre dont le presse-papiers en forme de temple romain et la broche circulaire ornée de nacre et d’émail polychrome. Jean-Christophe Babin, directeur général de Bvlgari, rappelle que « la couleur a le pouvoir de raconter des histoires et de transcender le temps », tandis que Gianluigi Benedetti, ambassadeur d’Italie au Japon, salue un projet qui incarne « l’admiration mutuelle et les échanges fructueux entre nos deux nations ».
Au-delà des vitrines, Bvlgari Kaleidos propose une expérience interactive autour de vidéos, installations et espaces immersifs pour encourager les curieux à venir à la rencontre des gemmes. Une exposition présentée actuellement par Bvlgari au Japon qui saute le mur de la joaillerie pour atterrir dans son cocon. Un lien bien pensé, celui d’un artisanat d’excellence, capable de réunir Italie et Japon.