C’est une règle établie dans le monde de la mode : très souvent, le marché de la seconde main vaut plus cher que celui du neuf. Et nous venons d’en avoir la démonstration. Lundi dernier, au Pavillon Gabriel dans le 8ème arrondissement de Paris, avait lieu une vente aux enchères organisée par Maurice Auction en partenariat avec l’experte anglaise en mode Kerry Taylor. Pour cette soirée d’exception, la célèbre femme d’affaires Mouna Ayoub a proposé 252 lots provenant de sa collection personnelle de haute couture. Et plus en détail, exclusivement des pièces de l’âge d’or de Karl Lagerfeld chez Chanel. « Ma collection Chanel Haute Couture reflète non seulement mon histoire d’amitié avec Karl, mais aussi ma profonde admiration envers son génie créatif », précisait-elle.
Entre autres, on retrouve des pièces iconiques telles que la robe de soie noire ornée de chaînes du printemps-été 1992, la robe de soirée en tulle paille de l’automne-hiver 1996-1997, une autre robe de soirée en dentelle dorée du printemps-été 1996, mais également de nombreux accessoires et bijoux ornés du double C. Mais l’une de ses pièces a brillé davantage que les autres, notamment du point de vue des acheteurs : la veste « Coromandel ».
Mouna Ayoub ne l’avait portée « qu’une seule fois », à l’occasion d’un opéra à Milan. Ce manteau de soirée, brodé à la main par François Lesage de paillettes, perles et tubes fins, provient également de la collection haute couture automne-hiver 1996-1997. La pièce s’inspire des paravents ornés de Coromandel que la créatrice originelle, Coco Chanel, appréciait tant. On se souvient l’avoir vue portée sur les épaules de Naomi Campbell dans le numéro de septembre 96 du Vogue Italia. Depuis, elle reposait dans l’immense garde-robe de la riche libanaise et a trouvé un nouvel acquéreur pour la somme de 312 000 €. D’après les experts, le manteau était estimé entre 150 000 et 200 000 €.
Des bénéfices reversés à la Fondation des Femmes
Mais alors, on pourrait se demander pourquoi Mouna Ayoub souhaite se détacher de certaines de ses pièces de collection. Dans une interview accordée à WWD, elle s’est livrée sur son désir de partage : « Je veux vraiment léguer à la jeune génération qui n’a pas connu Karl et qui n’a pas eu la chance de posséder des pièces de haute couture de ce créateur. De les posséder, de les porter et de les aimer comme je l’ai fait ». Elle assure aussi qu’une partie des bénéfices récoltés (1,5 millions d’euros net), sera reversée à la Fondation des Femmes, un organisme qui redistribue ses fonds aux différentes associations spécialisées et lutte contre les violences et les inégalités faites aux femmes.
Avec l’ensemble de ses 2500 pièces d’haute couture, qu’elle entrepose dans les murs de son palais à Riyad, il reste encore beaucoup d’occasions à la sexagénaire pour faire de belles actions et ravir les passionnés de mode.
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