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Cléopâtre à l’Institut du monde arabe : redécouvrir la reine, l’icône et le mythe

cleopâtre Elizabeth Taylor dans le film de Joseph L. Mankiewicz,

Cléopâtre à l’Institut du monde arabe : redécouvrir la reine, l’icône et le mythe

Aujourd'hui, l’Institut du monde arabe ouvre les portes de son exposition-événement dédiée à Cléopâtre. L’occasion de redécouvrir, sous un jour neuf, l’une des figures les plus puissantes et les plus fantasmées de l’histoire. Reine d’Égypte et icône universelle, elle continue de nourrir nos imaginaires — entre pouvoir, beauté et légende.

Qui était vraiment Cléopâtre ? Stratège ou séductrice ? Femme d’État ou mythe de celluloïd ? Lexposition que lui consacre l’Institut du monde arabe, à partir du 11 juin, propose de rouvrir le dossier d’une souveraine dont la notoriété a souvent éclipsé la complexité historique. Depuis deux mille ans, sa figure ne cesse de se réinventer, échappant à toute tentative de figer son portrait. Une chose est sûre : on ne se lasse pas de tout ce que l’on peut découvrir de cette femme fascinante.

tableau exposition Institut Monde arabe Cléopâtre
tableau exposition Institut Monde arabe Cléopâtre

Cléopâtre à l’Institut du monde arabe : une reine entre histoire et fantasmes

À sa mort, en 30 av. J.-C., Cléopâtre échappe en se suicidant à l’humiliation que lui réserve Rome. Mais c’est là que débute sa légende. Aux sources antiques, monnaies, papyrus, récits partiaux, se mêlent d’innombrables projections : Horace la décrit en « fatale monstrum », tandis que les auteurs arabes soulignent son intelligence et ses qualités de gouvernante. Dernière souveraine de l’époque hellénistique, Cléopâtre VII règne vingt ans, réforme, négocie, enrichit l’Égypte. Elle s’allie à César pour retrouver son trône, puis à Marc Antoine pour contrer la puissance romaine. Femme d’État avisée, elle incarne aussi une féminité assumée, qui alimente depuis toujours les imaginaires.

L’exposition retrace ce glissement de la figure historique vers l’icône culturelle. Du Moyen Âge aux studios hollywoodiens, Cléopâtre devient héroïne romantique, muse symboliste, vamp orientaliste. Sarah Bernhardt la joue tragique, Elizabeth Taylor la transforme en star glamour. Plus tard, elle devient égérie de parfum ou emblème féministe. Chaque époque la réinvente, la charge de ses fantasmes, de ses luttes, de ses contradictions.

Le mystère Cléopâtre : un livre d’exposition pour explorer 2000 ans d’images et de réinventions

Cette métamorphose, le catalogue de l’exposition, publié chez Skira, l’explore avec une richesse documentaire impressionnante. Le mystère Cléopâtre, 240 pages, plus de 220 illustrations, réunit les analyses de 27 contributeurs, historiens, archéologues, conservateurs, journalistes, égyptologues, et, propose une lecture croisée de ses multiples incarnations. En coédition avec l’Institut du monde arabe, il met en lumière les écarts entre les faits et les représentations, et éclaire la manière dont chaque époque s’est emparée de la souveraine. Du monstre oriental décrit par la propagande romaine à l’icône afro-féministe, de la Cléopâtre médiévale aux relectures publicitaires, chaque époque y projette ses récits, ses luttes, ses désirs. Introduit par Jack Lang et Claude Mollard, l’ouvrage prolonge la réflexion engagée par l’Institut du monde arabe : faire dialoguer l’histoire ancienne avec les grandes questions contemporaines : domination, identité, représentation.

Album Skira Le mystère Cléopâtre
Album Skira Le mystère Cléopâtre

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